Baker lut attentivement le
message.
– T’es vraiment un drôle de
petit gars. D’où est-ce que tu viens ? Comment ça se fait que tu te balades
tout seul comme ça ?
– Une longue
histoire. Je vais écrire tout ça ce soir si vous voulez.
– D’accord. Tu sais que j’ai
transmis ton nom au fichier central ?
Nick s’en doutait. Les formalités
habituelles. Mais il n’avait rien à craindre.
– Jane va commander quelque
chose pour le dîner de tes pensionnaires. Ils vont dire que la police les a
martyrisés si on leur donne pas à manger.
– Dites-lui de prévenir
le livreur d’entrer directement. Je n’entendrai pas s’il frappe à la porte.
– D’accord. Tu trouveras un
lit dans le coin du bureau. Plutôt dur, mais les draps sont propres. Et fais
attention à toi, Nick. Tu ne peux pas appeler si tu as des problèmes.
– Je sais me débrouiller.
– Ouais, je crois bien. J’aurais
quand même préféré prendre un type du coin…
Il s’interrompit lorsque sa femme
entra.
– Tu es encore en train d’embêter
ce pauvre garçon ? Laisse-le s’en aller maintenant, avant que mon crétin
de frère ne vienne les libérer.
Baker eut un petit rire amer.
– Il doit être au Tennessee,
à présent, dit-il en poussant un long soupir qui s’éteignit en une quinte de
toux sonore et grasse. Je crois que je vais me coucher, Jane.
– Je t’apporte des aspirines
pour faire baisser la fièvre.
Alors qu’elle montait l’escalier
avec son mari, elle se retourna vers Nick :
– Je suis bien contente d’avoir
fait votre connaissance, Nick. Malgré les circonstances. Faites attention à
vous, comme il vous a dit.
Nick la salua en s’inclinant. Elle
lui répondit par une sorte de petite révérence. Il crut voir des larmes briller
dans ses yeux.